Nos instruments
L’église du couvent des Dominicains ou des Frères Prêcheurs contenait deux orgues, l’un accroché en nid d’hirondelle au premier pilier nord (près du jubé) du vaisseau central, l’autre dans le chœur. Ces instruments ont complètement disparu à la Réforme. Ce n’est que deux siècles plus tard, en 1728, que le Conseil de Ville autorisa la réinstallation d’un orgue dans cette église. Il prit place sur le jubé. Depuis lors, six instruments se sont succédés à cet endroit, construits par différents facteurs d’orgue.
1726 Le Conseil de Berne décide d’installer des orgues au Münster et autorise un essai identique à l’église française. C’est la première apparition de ces instruments de musique d’Eglise après une interruption de 200 ans : la réforme, sous l’influence de Zwingli, avait banni toute musique à l’Eglise, à l’exception du chant des psaumes et des cantiques pour les grandes fêtes, accompagnés par des ensembles d’instruments à vent. L’instrument pour l’Eglise française, construit par Joachim Rychener en 1728, de Rupperswil, est placé sur le jubé (Prix : 300 florins bernois).
1756 Lors de l’importante restauration de l’église, l’instrument de Rychener, jugé insuffisant, est offert au « chapitre d’Aarau » et remplacé par de nouvelles orgues construites par Victor-Ferdinand Bossart, de Baar. Le buffet baroque prestigieux a été conservé jusqu’à aujourd’hui. Sa riche ornementation de style empire est l’œuvre du sculpteur Niklaus Häfliger, de Reiden. Le Conseil de ville choisit le plus petit des trois projets présentés par Bossart (16 registres).
1828 Un deuxième clavier et un pédalier plus développé sont ajoutés à l’instrument par le petit fils du constructeur, Joseph-Remigius Bossart. Le buffet est agrandi pour accueillir le 2ème clavier, élargi sur les côtés pour les jeux du nouveau pédalier et trouve ainsi la forme qu’il a aujourd’hui.
1915 Transformation des orgues au goût de l’époque (49 registres, 3 claviers et pédalier) par la maison Goll de Lucerne avec agrandissement du buffet sur les côtés. 1932 Nouvelle transformation de l’instrument (57 registres et un 4ème clavier pour le « Fernwerk » dont les sons étaient diffusés de la chapelle du chœur) par la maison Kuhn de Männedorf. 1962 Elargissement à 66 registres et à 4 claviers par la maison Goll de Lucerne.
1991 Toutes ces modifications (en particulier dans les systèmes de transmission) avaient finalement conduit à une situation un peu chaotique, d’où la décision de construire un instrument entièrement neuf, à transmission mécanique, selon la méthode ancienne. Dans le cadre de la restauration des bâtiments, les grandes orgues sont restaurées dans un nouveau concept de la maison Goll retrouvant notamment le buffet des origines de 1756 & 1828. Philippe Laubscher, organiste titulaire en 1991, imagine une composition à 66 registres combinant le classicisme français avec le romantique symphonique.
En 2010 un nouveau combinateur électronique (Eisenschmid) est installé permettant un nombre illimité de mémoire grâce à l’utilisation de clefs USB et du programme informatique pro organo pleno. En 2012, l’orgue est entièrement relevé et obtient un nouveau registre qui était à l’origine une Neuvième 8 /9’, puis une Petite Doublette, pour terminer enfin en Septième 11 /7’ .